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Ars Magica - Occitanie Mythique - Episode 1

Soumis par Krell le
Ars Magica

Dans cette série d’articles Ars Magica – Occitanie Mythique, mon objectif est de relater la chronologie des évènements que vivent les personnages de ma saga. Cela permettra à mes joueurs d’avoir un résumé de partie qui leur permettra de remettre les pendules à l’heure avant la prochaine session de jeu. D’autre part j’espère que ces histoires pourront aussi divertir, voire inspirer d’autres rôlistes qui désireraient s’essayer à Ars Magica.

Occitanie Mythique – Printemps 1220

En l’an de grâce 1220, un château fort s’élève sur un castrum défendu par une garnison de soldat à proximité du bourg de Plaisance-du-Touch. Dans la basse cours ,les serviteurs sont occupés à nourrir les animaux, entretenir la muraille et répondre aux ordres de leurs seigneurs. Ces seigneurs ne sont pas pour le moins exigeants, car il s’agit des très craints et respectés mages de l’Ordre d’Hermès.

Ces mages vivent reclus entre leurs murs, à l’écart de la société des « vulgaires », ceux qui n’ont pas de pouvoir magique, des personnes à l’esprit fermé incapable de les comprendre. Néanmoins cela n’est pas pour autant leur faute, car Le Don que possède chaque mage fait émaner d’eux une suspicion naturelle dans le cœur de toute personne en leur présence.

Même les mages entre eux sont sensibles à l’effet du Don, et à travers les âges il est arrivé plus d’une fois que suite à ces effluves de mépris et de haines ils s’entretuent. Aujourd’hui ce n’est plus le cas et par enchantement les effets du Don sont refreinés derrière les remparts de la place forte.

Scientia Exilum

Dirigé d’une main de maître par le seigneur mage Elias Flumen de la Maison Guernicus, cette forteresse est connu sous le nom de l’Alliance Scientia Exilum ; un lieu emblématique, d’ordre et de puissance pour les mages de l’Ordre d’Hermès.

Teobald Flavius de la Maison Flambeau

C’est au cours du printemps que quatre mages se réunirent avec leurs apprentis derrière les murs de l’Alliance. Comme ils n’étaient pas arrivés le même jour ils laissèrent leurs apprentis profiter de l’oisiveté de la jeunesse pour explorer le château et s’amuser, car bientôt ces moments finiraient par devenir rare. Lorsqu’ils furent tous rassemblés, ils réunirent leurs apprentis dans la tour nord du bastion pour se présenter aux uns et aux autres.

Comme la plupart des mages de la Maison Flambeau, Teobald est un courageux et féroce guerrier qui encouragea Audilon, son filio à se présenter lui-même. Il avait placé en lui l’espoir qu’il devienne un véritable leader et un combattant qui ferait honneur à la maison Flambeau.

Audilon se présenta comme le fils de Ser Martin Audilon, il avait suivi son père durant les croisades pour combattre les envahisseurs croisés venus du royaume de France. Bien que fier de son lignage, il manqua de conviction, ignorant encore ce qu’il faisait ici. Son parens le félicita pour avoir prit la parole et réussi à se présenter comme le ferait un chevalier et un combattant.

Yselda Filholi de la Maison Bonisagus

Plus protectrice envers son filio, Yselda Filholi prit la parole. C’était une femme dans une robe grise orné de symboles cabalistiques qui représentaient la maison Bonisagus. Il dégageait d’elle une aura de sagesse. Elle présenta un jeune garçon du nom de Vas, elle le décrit comme renfermé sur lui-même, mais recelant un grand potentiel à l’intérieur. Bien que travailleur, il a besoin de l’aide de ses camarades pour découvrir le monde qui l’entoure sans en avoir peur. Elle compte sur eux pour l’aider à exprimer sa personnalité.

Philamon Justus de la Maison Jerbiton

Un mage en-capé dans une robe aux couleurs vives prit ensuite la parole. Le magus Philemon Justus ne manqua pas d’éloquence et présenta sa protégée comme une jeune fille de haute naissance qui, une fois son caractère canalisés serait promis à un grand destin. Elle est une élève prometteuse qui selon lui pourra devenir la future interface entre son Alliance de mage et le monde des vulgaires. Car, jamais les mages ne doivent oublier de rester proche de l’humanité. Le plus grand risque étant qu’en s’en éloignant ils risquaient de perdre leur propre humanité.

Enfin, le dernier à prendre la parole faisait penser à un ours tellement il était grand. Maugrim était haut de plus de deux mètres et en imposait par sa stature. L’air renfrogné, il dit qu’il n’avait pas trouvé d’apprenti, mais qu’il avait enlevé une jeune fille au hasard pour ne pas paraître idiot lors de leur réunion. Les mages affichèrent un air surprit et outré par le manque de respect et de sérieux que Maugrim témoignait envers le grand projet dans lequel ils s’étaient tous associés. Maugrim sourit et finie par dire que c’était une plaisanterie et qu’il n’avait pas l’occasion d’en faire souvent tellement sa vie en solitaire dans les bois lui accaparait beaucoup de temps. Il présenta une jeune fille prénommée Elea. pour lui la vie n’avait pas été juste avec elle. Son potentiel lui permettrait de prendre sa revanche sur la vie et, son amour pour les bêtes avait créé un lien entre elle et lui, il avait la sensation de la comprendre. De plus elle ferait une puissante mage de la nature capable de maîtriser l’environnement de la future alliance qu’elle rejoindrait.

Maugrim de la Maison Bjornaer

Ainsi, les mages laissèrent leurs apprentis dormir tous ensemble dans la tour nord du bastion, dans lequel des dortoirs avaient été emménagés pour eux. Afin de respecter les convenances, les filles dormiraient au sommet de la tour et les garçons à l’étage juste en-dessous. Des chaperons avaient été dépêchés pour assurer leurs sécurités. Ils leur permettraient de sortir seulement s’ils en avaient le droit et les suivraient partout où ils iraient. Les parens avaient prévenu leurs apprentis que dés lendemain, ils en sauraient plus sur la raison de leur présence en ces lieux.

L’Ordre d’Hermès

Prédestiné au pêché, dans le lac de feu tu vas brûler

Vas se trouvait dans un lieu obscur et étouffant, il pouvait sentir l’odeur âcre du souffre envahir ses poumons tandis qu’il était immergé dans une nappe de brouillard jauni. Une voix caverneuse raisonnait sur les parois de la roche qui l’entourait: « Prédestiné au pêché, dans le lac de feu tu vas brûler ». L’instant d’après le jeune garçon terrorisé fut frappé par un souffle qui dissipa le brouillard et il se retrouva immergé jusqu’à l’abdomen dans un lac de lave qui, lentement, détachait des couches de chairs carbonisées jusqu’à ce que l’on puisse voir les os noircis à travers ses muscles mis à nu.

Vas se réveilla soudain en hurlant, réveillant subitement son camarade de chambrée. Audilon se leva et se dirigea vers la silhouette tremblante recouverte de draps. Il essaya de les retirer, mais Vas força pour rester caché. Un chaperon surpris ouvrit soudain la porte pour comprendre quels étaient ces bruits, derrière lui se trouvait Elea et Mizora qui elles aussi avaient été réveillées par les hurlements de la terreur nocturne. Tout le monde demanda à Vas ce qui lui arrivé et s’inquiétait pour lui. Il commença à sortir de ses draps pour dire qu’il avait fait un horrible cauchemar.

Une fois Vas rassuré, les chaperons firent manger les enfants et les emmenèrent à l’étage supérieur de la bibliothèque dans laquelle avait été emménagé une salle de cours. Dans la salle se trouvait quatre pupitres sur lesquels se trouvaient tout le nécessaire de matériel d’écriture, un bureau aussi large que la salle pour le professeur qui enseignerait et un tableau noir encore vierge de toute trace de craie. Dans la pièce deux hommes d’un âge avancé accueillirent les enfants.

Nicodemus Quirinus de la Maison Tremere

Le premier mage à prendre la parole se présenta sous le nom de Nicodemus Quirinus de la Maison Tremere, il était vêtu d’une robe noire à bordure rouge, sous le poids de son âge, ses longs doigts décharnés s’appuyaient sur un bâton sculpté sur lequel était gravé de nombreux symboles occultes. Il était heureux de voir les enfants rentrer dans la classe et leur souhaita la bienvenue dans l’Alliance Scientia Exilum.

L’autre mage, à sa gauche, un peu moins vieux que lui mais à la pilosité tout aussi blanche, prit la parole sur un ton plus strict pour demander aux enfants de s’asseoir. Il se nommait Balthazar Faustus, il exigea d’eux qu’ils soient bien attentifs, car ici et maintenant allait, se décider de leur avenir pour les années qui suivraient.

Balthazar Faustus de la Maison Tytalus

Ils expliquèrent aux enfants qu’ils étaient spéciaux, qu’ils n’avaient jamais pu développer de relation avec d’autres personnes car aucun n’était suffisamment ouvert d’esprit pour les comprendre et, surtout, qu’ils possédaient un don qui rendait impossible aux vulgaires de les considérer autrement qu’avec du mépris. D’autre part, ce don faisait d’eux des sorciers, des êtres d’exception capables de maîtriser la magie et de lancer des sorts. Les mages de cette Alliance s’engagèrent auprès d’eux à leur apprendre tout ce qu’ils savaient pour, qu’un jour, ils deviennent des mages hermétiques de l’Ordre d’Hermès. Les vieux mages leur retracèrent brièvement l’histoire de l’Ordre.

Depuis la nuit des temps, la magie existe et les êtres humains la manipule, mais jamais ils ne développèrent de société magique telle qu’elle existe aujourd’hui. La raison à cela se résume au don qui entrave toute tentative d’interaction sociale, que ce soit avec les vulgaires ou avec d’autres mages. Néanmoins, sous l’empire romain, s’est développée une organisation connue sous le nom de Culte de Mercure qui a commencé à faire voyager des messagers entre mages interposés, ce qui a permis de créer les prémices d’une structure entre les mages pour échanger des informations. Hélas, cette société finit par se déchirer suite à la chute de l’Empire Romain d’Occident. Il faudra attendre quatre siècles pour que Bonisagus crée une révolution dans la magie, l’invention du sort Parma Magica. Ce sort présente deux avantages: Il permet d’atténuer totalement les effets du don. De cette manière les mages sont capables de bloquer les effets du don des autres mages, ce qui leur permet de communiquer en toute confiance. D’autre part, ce sort apporte une résistance à la magie non négligeable face aux sorts des autres mages. Il y a longtemps quand deux mages s’affrontaient, le premier à lancer un sort sur son adversaire était sûr de l’emporter, désormais la Parma Magica fait office de barrière et n’assure plus les mages qui lance leur sort les premiers de vaincre leurs adversaires. C’est grâce à cela que l’Ordre d’Hermès s’est construit autour de l’apprenti de Bonisagus, la sorcière Trianoma.

Les vieux mages poursuivirent leur discours sur les lois et le code d’Hermès mais les enfants qui devaient absorber tout un tas d’informations, n’en pouvaient déjà plus. Cela ne faisait rien car ils allaient passer 15 ans à devoir étudier tout cela. Mais, il était essentiel également qu’ils apprennent le latin et les arts libéraux. L’année scolaire venait de débuter.

Les anciennes Ruine de l’Alliance d’Hiver – Printemps 1221

La première année dans l’Alliance Scientia Exilum avait permis aux enfants de progresser en latin et dans les arts libéraux, si bien que les plus studieux s’étaient vu offert le privilège de pouvoir prendre un peu de temps libre et d’avoir le droit de se promener en dehors du bastion. Les autres en revanche devraient rester pour rattraper leurs lacunes car il était essentiel qu’ils maîtrisent ces bases s’ils voulaient un jour pouvoir lire des livres et apprendre des sorts de magie formelle.

Nicodemus et Balthazar avaient expliqué aux enfants que le code d’Hermès imposait aux mages de passer au moins une saison à transmettre leur savoir à leurs apprentis, en échange de quoi, les apprentis aidaient les mages dans leur tâche de laboratoire en retour. Malgré tout, les enfants n’avaient pas encore l’opportunité de passer beaucoup de temps avec leurs parens. Ils voyaient plus souvent des « vulgaires » magister qui leur enseignaient le latin et les arts libéraux. Les mages ne perdraient pas de temps à leur enseigner des choses que des profanes sauraient leur apprendre. Mais, lorsqu’ils seraient prêts, chaque mage de l’alliance leur enseignerait durant une saison complète afin de leur garantir un enseignement à plein temps durant toute l’année.

Après quinze années à étudier entre ces murs, on attendait des enfants qu’ils soient prêts à passer l’épreuve qui ferait d’eux des mages hermétiques indépendants: Le Gantelet, une épreuve propre à chaque maison dans laquelle les apprentis seront livrés à eux-même afin de prouver qu’ils sont apte à endosser le statut de mage hermétique. En plus de cela, les vieux maîtres prévoyaient également de leur confier des terres là où ils pourraient fonder leur propre Alliance. Maintenant que les enfants étaient captivés, le cours sur le fonctionnement et la gestion des Alliances venait de commencer. Ils firent une disgression et parlèrent des auras de pouvoir, des phénomènes magiques à l’intérieur desquelles les mages favorisaient la construction de leurs Alliances. Cette digression était néanmoins nécessaire pour expliquer aux enfants que la théorie magique établie sur la présence de l’aura dans la région était due à la présence d’un cristal Arcadien. Comme personne ne l’a jamais vu, cela reste de la théorie, de plus si tel était le cas l’aura du site devrait être plus intense qu’elle ne l’est, car de tels objets dégagent une quantité de pouvoir phénoménal.

Curieux les enfants se demandaient pourquoi les vieux mages n’avaient pas déjà investi les lieux et déterré les trésors qui leur permettraient d’en apprendre davantage sur les lieux qu’ils investiraient une fois adulte. La question fut éludée par les vieillards qui ne manquèrent pas d’échanger des regards dont seul Baltahzar avait le secret pour rendre pesante l’atmosphère. Il avait un regard perçant capable de lire dans les tréfonds de votre âme. Il était évident qu’il régnait entre Balthazar et Nicodemus de profonds désaccords.

Le secret des Ruines

Durant leurs cours les enfants venaient d’apprendre que les ruines se trouvaient à proximité du petit village de Pradère. Ils cherchèrent à la bibliothèque des documents qui pourraient faire mention des ruines, mais ils ne trouvèrent absolument rien au sujet des ruines.

Vas trouva d’autres documents auxquel s’intéresser, notament des livres de théorie de la magie parlant des différentes auras, leur dangerosité et les variations d’intensités dont elles pouvaient faire l’objet.

Mizora entreprit d’en apprendre d’avantage en essayant de s’adresser aux bonnes personnes. Les plus érudits lui dirent que Pradère était une bastide sous l’influence du village de Lassère. Une route existe pour s’y rendre et il est courant que des marchands s’y rendent régulièrement.

Rivalités

Les parens refusaient d’aborder le sujet avec des enfants aussi jeune car s’était des histoires d’adulte qu’ils ne comprendraient probablement pas. Toutefois, face à l’insistance de Mizora, Maugrim essaya d’éclaircir la situation.

Nicodemus est un mage de la Maison Tremere, mais il est aussi le grand maître de l’Alliance du Circuli Cognitionis auquel lui-même et Yselda appartiennent. Concernant Balthazar, en plus d’être un mage de la Maison Tytalus, il est le grand maître de l’Alliance Ordo Potentia Occulta dont Teobald et Philamon sont les adeptes.

Sanctum de Nicodemus Quirinus

Mizora pensa qu’elle pourrait peut-être en apprendre plus en confrontant directement Nicodemus, mais comme son parens ne faisait pas parti de son Alliance, elle n’était pas la bienvenue dans la tour où le grand maître résidait. Elle devait d’abord convaincre Elea de se rendre dans le sanctum du vieux mage pour glaner des informations, même si cela nécessitait de faire preuve de sournoiserie. Elea accepta à condition de gérer la situation à sa façon. Les gardes la laissèrent gravir les marches de la tour pour accéder au dernier étage où se trouvait le bureau de Nicodemus. Étrangement, lorsqu’elle voulut traverser le petit couloir menant à la porte de son bureau, chaque pas qu’elle faisait semblait l’éloigner de la poignée, comme si le couloir devenait de plus en plus long.

Malgré sa persévérance, elle se résigna et en descendant les marches, elle rencontra Nicodemus, tout sourire, qui lui dit qu’il « adorait jouer cette farce à ceux qui essayaient de pénétrer dans son sanctuaire en son absence ». Il invita Elea à rentrer dans son sanctum pour écouter sa requête. La jeune magicienne voulait savoir si Nicodemus s’était déjà rendu sur le site de l’ancienne Alliance d’Hiver, et pour quelles raisons lui et son confrère Balthazar avaient si peu d’informations sur cet endroit. En guise de réponse, Nicodemus lui répondit que lui et Balthazar s’étaient déjà rendu sur les lieux de l’Alliance et l’avaient exploré pendant une très brève période. Quant aux griefs qui existaient entre lui et le mage de la Maison Tytalus, il ne souhaita pas en parler, il était nécessaire qu’elle profite un peu de son enfance et qu’elle laisse les adultes gérer leurs problèmes. Nicodemus invita Elea à prendre une friandise avant de partir, c’est là que sur le coin du bureau, elle put voir un document rédigé en latin portant le sceau du Tribunal de Provence. Il s’agissait d’une injonction de justice suite à un Certamen dans lequel Balthazar et Nicodemus s’étaient opposés. Peu douée en latin, elle ne parvint pas à lire le document dans son intégralité, mais elle venait de comprendre que les deux mages s’étaient affrontés en duel avant de venir s’installer à Scientia Exilum. Elle tira sa révérence à Nicodemus et descendit les escaliers pour retrouver ses petits camarades et partager les informations qu’elle venait de recueillir.